Dans une vie antérieure, j’étais technicienne de laboratoire. Ensuite, j’ai été chef de projet marketing. Hier j’étais chef de projet bâtiment.
Je m’adapte, je m’adapte ! Mais cela ne fonctionne pas toujours comme je le souhaiterais. Aujourd’hui, je suis chef de projet informatique. Je commence une nouvelle mission comme prestataire. Après deux semaines à ce poste, aucun intérêt ne m’est venu. Je suis pourtant du genre à m’impliquer et à tout donner. Il y a trois jours, au beau milieu d’une réunion mon esprit vagabondait loin, très loin, du paramétrage de l’application à déployer. Je n’y connais rien et ça m’ennuie profondément (pourquoi j’ai pris ce job ? Mais pourquoi ?) Les futurs utilisateurs s’extasiaient sur l’outil présenté par le fournisseur. Et je te pinaille sur une génération de rapport, et je te décris la totalité des lignes d’un formulaire…On y a passé sept heures ! Et pour dire quoi ? Qu’on appréhenderait mieux l’outil en l’essayant. Sept heures ! Je suis ailleurs, sur les petits chemins creux de mon bourbonnais natal. Ah ! le Bocage, et les bords de la Sioule, et les longues galopades sur les chemins herbeux. J’ai acheté un cheval, oh ! un petit, et je me promène en esprit sur les terres de mon enfance. Oui, mais pour acheter un cheval, il va falloir lui trouver un bout de pré. Et puis utiliser la prime de l’année. Ils causent, ils causent et je suis dehors, là où on est bien.
Maintenant, je suis en réunion avec Nicolas, la personne sur qui je dois m’appuyer tout au long de cette mission informatique. Je n’y connais rien mais visiblement ce n’était pas un problème pour le recruteur.
Nicolas en a gros sur la patate, alors la réunion dérive. Il m’explique avec beaucoup de franchise (même un peu trop) qu’il pourrait quitter son poste plus tôt que prévu…problème de rémunération. Je l’écoute. Et tout d’un coup, il me vient une idée : nous avons une vie plutôt sympa, un toit sur notre tête, de l’argent à la banque, de quoi manger dans le frigo, 5 semaines de vacances par an… Et nous ne sommes pas satisfaits ! Et pendant tout ce temps, nous continuons notre petit train-train au turbin. Et nous restons assis là à discuter de sujet qui ne nous passionnent pas du tout, mais alors pas du tout. Ok j’avoue…c’est surtout moi que le sujet ne passionne pas !
En fait, je remplace quelqu’un qui remplace quelqu’un qui n’a tenu que quatre jours… et je commence à savoir pourquoi.
– Tu comptes rester longtemps, me demande Nicolas ?
– Ben oui ! Quand je travaille sur un projet, c’est pour le finir ! Et ce n’est pas mon genre de partir sans trouver quelqu’un pour me remplacer.
Une demi-vérité et un pieux mensonge. De nouveau mon esprit s’envole. Une fraction de seconde et ma décision est prise : je vais retrouver la liberté et redécouvrir les paysages si variés que j’aime dans mon pays.
Moi non plus je ne suis pas satisfaite, et ce qui m’intéresse c’est de réaliser mon rêve de gosse. Le jour où j’ai annoncé à mes collègues que je partais et ce que je comptais faire, j’ai vu Nicolas avec un franc sourire et des étoiles dans les yeux. Lui aussi il monte à cheval !
Bonjour Marinette ! Quelle claque me donnes-tu. La lecture de ces quelques lignes a eu un très fort écho en moi. Lorsque j’ai découvert ton blog (que j’ai découvert pas hasard des fouilles sur le net), le premier article apparu a été celui… de la reconversion. On appelle cela les synchronicités et je me dis que je suis sur la bonne voie 🙂 Au plaisir de te suivre dans tes aventures.
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Merci Sophie ! C’est un plaisir de savoir qu’on peut toucher les autres en partageant son expérience. Et quand tu parles de synchronicités, c’est un franc sourire qui me vient. Ma reconversion est parsemé de ces moments bons ou mauvais qui me font me dire : je suis sur le bon chemin, au bon endroit, au bon moment. Si tu te diriges vers une reconversion, je te souhaite bonne chance et je suivrais tes aventures avec plaisir
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