Moins de balades et de randonnées ces derniers mois, la rentrée est passée par là. Depuis la fin du mois de Septembre, je suis en formation à la Sellerie Tartaud à Donzy près de Cluny. J’y prépare le CAP de sellier-harnacheur avec 10 autres personnes.
C’est quoi un sellier-harnacheur ? C’est la personne qui fabrique et répare les équipements des chevaux : brides, bagageries, protections, selles et harnais. C’est un métier de travail du cuir. Ma formation se déroule sur 8 mois. Le programme comprend : connaissance des différents cuirs utilisés, de la bouclerie et de outils, différentes techniques de coutures à la main, la fabrication d’articles de sellerie cousus à la main et à la machine, la fabrication d’articles de maroquinerie, des connaissances sur la selle et le harnais d’attelage, l’hippologie, le dessin (technique), les prises de mesures, la fabrication sur-mesure et la prévention des accidents du travail.
Pour l’anecdote : toutes les pièces en photo dans cet article ont été cousues entièrement à la main. Donc oui… j’ai mal aux mains. Et oui… j’ai des crevasses et de la corne sur les doigts.
Je ne saurais expliquer tout le plaisir que j’ai à faire cette formation. J’aime cette odeur de cuir le matin quand on rentre dans l’atelier. J’aime prendre quelques instants à mon poste de travail, faire les schémas bien propre, comprendre le montage et noter les mesures. Et par dessus tout j’adore monter les pièces, les coudre et découvrir avec satisfaction un nouvel objet fabriqué de mes mains.
Chaque tâche demande un geste bien précis : la coupe, le parage, la mise en forme, la couture, l’assemblage, les finitions. Ici, la pédagogie me convient : une explication, une démonstration et apprendre en faisant. Notre formateur nous pousse à comprendre ce que nous faisons et non pas à exécuter une série de tâche aveuglément. Si j’ai besoin d’une explication supplémentaire, ou deux, ou trois, je la demande, je l’ai. A chacun son rythme de travail et d’apprentissage. L’essentiel c’est de faire de son mieux et de s’améliorer.
En 8 mois nous n’aurons pas les connaissances nécessaires pour créer de toutes pièces une selle ou un harnais. Un petit complément de formation et d’expérience sera nécessaire pour acquérir ces compétences. Mais 8 mois seront suffisants pour nous préparer au CAP de sellier harnacheur et pour apprendre une quantité de chose.
Une ostéopathe équin apporte ses connaissances à notre formation de sellier. Chaque pièce est essayée sur les chevaux du centre. Cette séance aux écuries est toujours accompagnée d’explications sur le réglage, ce qui pourrait blesser le cheval ou lui provoquer des douleurs, la place juste de l’équipement fabriqué. Lors du premier mois, nous avons fait des rênes fixes. Nous avons eu droit à une démonstration : séance de longe en rênes fixes et une explication de leurs actions sur le cheval, sa bouche, sa locomotion. J’en apprends toujours un peu plus.
Les cours à l’atelier commencent toujours par : à quoi sert l’équipement que nous allons réaliser ? quelles actions a-t-il sur un cheval ? quels sont les points de pression possibles sur le cheval ? comment l’équipement doit-il être monté et cousu pour être confortable pour le cheval ?
Au début, on se dis que ça va être compliqué. Oups ! j’ai oublié la teinture de tranche… oups ! j’ai coupé mon cuir au mauvais endroit… oups ! j’ai oublié une étape… oups ! j’ai monté ma boucle à l’envers. Malgré les incidents encore fréquents, les gestes se font plus précis. Au fur et à mesure des pièces réalisées, on s’aperçoit qu’on s’améliore, que tel parage est plus net que celui d’avant, que telle ligne de couture est plus régulière que la précédente.
Et pour couronner mes journées, les personnes avec qui je suis formée font preuve d’une humeur agréable, d’un grand sens de l’humour et de beaucoup d’auto-dérision. Faut avouer que je ris beaucoup avec mes camarades, souvent aux larmes. Pour notre défense, les semaine sont parfois éprouvantes et la fatigue nous pousse vite au fou-rire.
J’ai parfois l’autorisation de ramener une pièce à la maison le week-end pour l’essayer sur Chamane. Cela me permet de me rendre compte si les dimensions lui conviennent. J’ai pu lui faire un licol tout neuf pendant les vacances de Toussaint sur la base des dimensions du licol réalisé en cours.
C’est donc d’un pas léger que j’entame mon chemin vers la reconversion.
Wahou, je suis déjà bluffée par les pièces réalisées. Une reconversion très courageuse, travailler le cuir en fait « main » c’est loin d’être facile. Un article très intéressant, une formation qui semble être vraiment passionnante. Hâte de voir et lire l’évolution!
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Merci pour ces encouragements ! Effectivement c’est passionnant. Et pas si compliqué quand on a un bon professeur 😉
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Cet article est tout simplement magnifique. Quel courage d’avoir fait ce choix et quelle récompense de voir que tu adores cela.
J ai hâte de voir toutes ces réalisations en réel. Bravo Marie!!!!!
Cecile qui te fais une bee zzzz
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Merci Cécile. Je te montrerai ça avec plaisir. D’autant que tu participes à chaque pièce de manière indirecte puisque c’est ta cire que j’utilise sur mon fil 😉
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